Soleil
Soleil, un petit d'homme est là sur
ton chemin
Et tu mets sous ses yeux ce qu'il
faut de lointains.
Ne sauras-tu jamais un peu de ce
qu'il pense?
Ah tu es faible aussi, sans aucune
défense,
Toi qui n'a que la nuit pour
sillage, pour fin.
Et peut-être que Dieu partage notre
faim
Et que tous ces vivants et ces
morts sur la terre
Ne sont que des morceaux de sa
grande misère,
Dieu toujours appelé. Dieu toujours
appelant,
Comme le bruit confus de notre
propre sang.
Soleil, je suis heureux de rester
sans réponse,
Ta lumière suffit qui brille sur
ces ronces.
Je cherche autour de moi ce que je
puis t'offrir.
Si je pouvais du moins te faire un
jour chérir
Dans un matin d'hiver ta présence
tacite,
Ou ce ciel dont tu es la seule
marguerite,
Mais mon coeur ne peut rien sous
l'os, il est sans voix,
Et toujours se hâtant pour
s'approcher de toi,
Et toujours à deux doigts obscurs
de ta lumière,
Elle qui ne pourrait non plus
le satisfaire.
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