L'espoir luit comme un brin
de paille dans l'étable
L'espoir luit comme un brin de
paille dans l'étable. Que crains-tu de la guêpe ivre de son vol fou
? Vois, le soleil toujours poudroie à quelque trou. Que ne t'endormais-tu,
le coude sur la table ?
Pauvre âme pâle, au moins cette eau
du puits glacé, Bois-la. Puis dors après. Allons, tu vois, je reste, Et je
dorloterai les rêves de ta sieste, Et tu chantonneras comme un enfant
bercé.
Midi sonne. De grâce,
éloignez-vous, madame. Il dort. C'est étonnant comme les pas de
femme Résonnent au cerveau des pauvres malheureux.
Midi sonne. J'ai fait arroser dans
la chambre. Va, dors ! L'espoir luit comme un caillou dans un creux. Ah !
quand refleuriront les roses de septembre !
Verlaine ( 1844 - 1896
)
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