L'HIVER
 
       F in de l'automne le deuil a mis
       Du noir et gris sur les habits.
       Et à travers les arbres nus
       Le vent du nord en continu
       Joue la complainte des pauvres gens
       Ceux qui grelottent dans les cartons.
       Honteux de l'attitude des hommes
       Qui ne songent qu'à leurs propres pommes.
       Le ciel déverse son chagrin
       A coup d'averses de gros grains.
       L'eau coule, déborde des rivières
       Des bateaux sombrent dans la mer.
       V iennent les craintes, les remords
       A genou, des Dieux on implore.
       Et pour une semaine, un mois
       La fraternité sort des bois.
       Autour du sapin apparaissent
       Des tas de bons vœux et promesses.
   Les cœurs chantent à l'unisson
       D'une seule voix la même chanson :
       Amour et solidarité
       Paix sur la terre au monde entier.
       La neige étale son blanc manteau
       Sur les loups devenus agneaux.
       R usé le Général Hiver
       Reprend l'impitoyable guerre
       Donne les hallebardes de pluie
       Sans trêves de jour comme de nuit,
       Envoie les gelures du froid
       Mordre les pieds, oreilles et doigts.
       Ses cavaliers d'Apocalypse
       Pillent, rançonnent et tyrannisent.
       Les glaces, neiges, tempêtes et gelées
       Attaquent partout en rangs serrés
       Sèment destruction et terreur
       Brûlent les corps, ferment les cœurs.
       J usqu'à ce qu'un petit bourgeon,
       Le premier cui-cui d'un pinson
       Claironnent le retour symbolique
       Du roi Printemps le Magnifique
       Alors se mettent à espérer
       Les nantis comme les oubliés
       Jusqu'à ce que l'hiver prochain
       Dans des cartons pire que des chiens…
 
 
 
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