L 'AUTOMNE
 
L'été a rangé son maillot
Rayé septembre, plié bagage.
Sur l'écran laineux des nuages
Hélios projette les diapos
Des corps offerts à ses rayons
En souvenir du bon vieux temps.
Sa rancœur colore aigrement
La nature avec ses crayons
Projette des jaunes, des rouges, des ocres,
Retouche les feuilles de sa couture,
Défilé de haute nature
Des arbres mêlés dans le désordre.
 
Les aiguilles des bogues impuissantes
Contre les talons des chaussures
Les châtaignes grilleront c'est sur
Sur des braises incandescentes.
 
Les feuilles qui bruissent sous les pas
Cachent les girolles et les cèpes.
Ils ont horreur de l'omelette
Préfèrent l'humus des sous bois.
 
Les fusils et les gibecières,
Les museaux humides des chiens
Auront fait le voyage pour rien
Les lapins dans les trous se terrent.
 
Les cœurs ornent de chrysanthèmes
Des illusions mortes à jamais
C'est aux vivants, là pas après
Qu'il faut dire combien on les aime.
 
Jaloux de la parure des arbres
Le vent déshabille les branches
Elles gesticulent et se déhanchent.
Leurs douleurs le laissent de marbre.
 
Avant qu'automne rende les armes
Soleil tente un dernier sursaut
L'été indien tombe dans l'eau
La pluie lui fait verser des larmes.
 
Le temps oscille. Soleil grisaille
L'hiver déteste les couleurs
Les hommes insistent dans les erreurs
Les âmes hésitent : Paix, représailles.
 
 
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