LA FEE ET LE CAFE
 
 
Au tout début de mon histoire
Une baraque en bois noire.
Sorte de caverne d'Ali baba
Ou café, épices et tabac
Enveloppaient de leurs odeurs
Les gestes et les cris des buveurs.
Petites grappes d'ouvriers
Venus terminer leur journée,
Se racontant devant un verre
Leurs joies, peines et petites misères.

De l'autre coté de la rue
Vivait une fée, je l'ai connu.
Pour nourrir ses sept petits diables
Elle faisait, d'un rien, des miracles
Se privant souvent en cachette
Pour que soit pleines leurs assiettes.
Et quand elle tenait la main
De n'importe quel chérubin,
Celui-là se sentait des ailes
Rien qu'à marcher à coté d'elle.
Son souffle sur un genou blessé
Cessait les pleurs de l'écorché.
Même le plus dur des garnements
Se calmait, bercé par son chant.
A peine croisaient-ils son chemin
Les enfants devenaient les siens.
Maman, Mami, Marraine, Marianne,
Leur donnait une part de son âme.
Dans sa bouche jamais de rancœur
Seulement rires et bonne humeur.
 
A l'emplacement du bistrot
Se garent maintenant les autos.
Le sourire de la fée Marianne
Vient de s'éteindre et c'est le drame.
Rue du Stanco de mon enfance
Pour EUX, une minute de silence.
 
 
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