L'ETANG

                  U n léger voile de brume flottait dessus l'étang
A peine dérangé par un souffle de vent.
L'automne le grand maître étalait ses couleurs
Ouvrait sa galerie à tous les promeneurs
Les verts, les jaunes, les rouges et les ocres des feuilles
Sortaient de sa palette pour le plaisir de l'œil.
La suave odeur de l'humus des sous-bois
De son gentil parfum enveloppait l'endroit.
Tamisés par les arbres, les rayons du soleil
Auréolaient ce lieu comme bénit du ciel.
Les pêcheurs silencieux attendaient patiemment
Tirant sur des mégots éteints depuis longtemps.
Je flânais là tranquille sur le chemin humide
Dépassé quelquefois et j'en étais sensible
Par de charmantes sirènes courant d'un pas léger
Les fesses bien moulées dans des collants serrés.
Tous mes sens aux aguets dégustaient les saveurs
Croquaient avec envie ces instants de bonheur
Ces fugaces moments qui posés bout à bout
Vous font aimer le reste et supporter le tout.
Le jour commençait bien, la journée serait belle
Toute l'éternité habillée de pastel
Quand déchirant le jour, écorchant les oreilles
Un aboiement féroce à nul autre pareil
Faisant fuir les canards à grands claquements d'ailes
Sorti me direz-vous d'un monstre irréel ?
Rien d'autre qu'un militaire hurlant de toutes ses forces
Pour faire marcher au pas des recrues, pauvres gosses.
Les bonnes fées effrayées ont rangé leurs bâtons
Emportant avec elles tout mon enchantement.
L'amertume et l'angoisse, enfin mers vieux démons
Sont revenus dare-dare reprendre position.
Ca c'est passé chez moi, là tout près, à deux pas
Il a plusieurs visages l'étang Saint Nicolas.
 
 
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