LES YEUX
 

Un filtre pur et candide naît devant les pupilles
Des grands yeux étonnés quand se brise la coquille
Scintillent les couleurs d'un monde merveilleux
Sous la voûte des enfants le ciel est toujours bleu
Journaux télévisions metteurs en scènes cyniques
Manipulent les yeux au profit médiatique
Regards domestiqués à l'us des traditions
Déformés par le prisme trompeur des religions
Les œillères sont en place pour mener le mouton
Vers une vue sens unique sans verres de corrections
Le temps d'apprendre à lire il est déjà bien tard
Pour déchiffrer le vrai caché derrière le fard
Aveugles aux évidences les yeux refusent de croire
La vérité à nu n'est pas si belle à voir
Inutile de faire peur d'effrayer les enfants
Déguisons l'homme vrai masqué en charlatan
D'un clin d'œil à Vénus parfois ils s'écarquillent
A la vue d'une fleur, d'un tableau, d'une fille
La grande mue de l'automne, les miracles du printemps
Repeignent le moral de l'iris tous les ans
Mais vieux de grosses rides les globes devenus moches
Traînent le choc des horreurs dans le fond de leurs poches
Lasses les vitres épuisées éclatent en morceaux
Une main délicate abaisse les rideaux.

***

Un regard naufragé accroché par hasard
Cru lire une bouée dans sa mer désespoir
Dans les hublots croisés une fraction de seconde
A brillé l'utopie des rives d'un autre monde
Balisés d'habitude les chemins égarés
Ont regagné le port des visages familiers
***
 
 
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