Pierre LOTI
 
Mon frère Yves
 
 
 
  Plus qu'un roman, c'est, de 1875 à 1883, la chronique d'une amitié entre le narrateur, officier, et le gabier de misaine Yves Kermarec. Il est "grand, fort et beau", sa conduite est exemplaire, sauf aux escales où l'alcoolisme, mal héréditaire chez lui, le reprend. Son père, ses frères Gildas et Gouven en ont déjà eu leur vie ruinée. La mère d'Yves fait promettre au narrateur de protéger toujours le jeune homme "comme un frère", et il s'y emploie. Le livre fait alterner les scènes de vie quotidienne en mer avec les escales, à Brest surtout et à Plouherzel, dans la famille du marin.
 

Loti avait un frère aîné, Gustave, médecin de marine coloniale, dont l'exemple
le décida à devenir marin. La mort de Gustave le priva, très jeune, de ce frère, qu'il recherchera sa vie durant au travers d'amitiés de toutes sortes. Dans celle d'Yves, il croit retrouver, pour quelque temps, le " frère " à tout jamais perdu. Ce livre, ni tout à fait un journal ni tout à fait un roman, retrace une amitié fraternelle, orageuse, passionnée. Cette histoire d'un marin breton du siècle passé est un poème de la mer, des départs, des escales, des retours, d'une inquiétude sans âge, sensible jusque dans les frémissements de l'écriture. " Yves, mon frère, nous sommes de grands enfants... Souvent très gais quand il ne faudrait pas, nous voilà tristes, et divaguant tout à fait pour un moment de paix et de bonheur qui par hasard nous est arrivé. "
 
 
 A lire pour :
 la beauté des paysages bretons colorés de l'or des genêts en fleurs, du rose des bruyères…

Pour les caractères ténébreux et revêches des bretons alcoolisés.
Pour la promiscuité de la vie à bord… Il y a deux sortes de gens, il y a les vivants et ceux qui sont en mer