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Un étranger
dans le miroir
Anne
PERRY
Londres en juillet
1856. Victime d'un accident qui lui a fait perdre la mémoire, William Monk,
inspecteur de police chevronné, se réveille à l'hôpital. Revenu à
la vie professionnelle après quelques semaines de vacances, il est chargé d'une
enquête sur le meurtre d'un jeune aristocrate survivant de la guerre de
Crimée. Il réalise, à mesure que la mémoire lui revient, qu' avant l'accident
il était impliqué de très près dans l'affaire dans laquelle il
intervient.
La lecture de 'Un deuil dangereux' du même auteur, que
j'avais trouvé excellent, faisait référence en quelques occasions à un procès
lié au volume précédent 'Un étranger dans le miroir'. C'est la raison qui m'a
amené à lire celui-ci.
Un roman policier plaisant, d'une lecture agréable,
même si il n'atteint pas, à mon avis, le niveau du précédant nommé.
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Extraits
:
Le
lendemain matin, à son réveil, deux choses au moins lui parurent
parfaitement claires : son nom et le lieux où il se trouvait. Il se rappelait
nettement les maigres évènements de la veille : l'infirmier, le gruau chaud,
l'homme qui tournait et gémissait dans le lit, le plafond gris-blanc, le contact
des couvertures, la douleur dans sa poitrine. Il n'avait aucune idée du temps
; d'après ses estimations, ce devait être en milieu d'après-midi que le policier
vient le voir. C'était un homme de haute taille ; du moins, c'était l'impression
qu'il donnait vêtu de la pèlerine et du haut de forme de la police
métropolitaine…
En
arrivant au poste de la police, Monk trouva Evan qui
l'attendait. Le plaisir intense qu'il éprouva à sa vue le prit au dépourvu.
Avait-il toujours été un solitaire ou était-ce le fait d'être privé de mémoire,
coupé de tout sentiment de chaleur et d'affection ? Il avait bien un ami quelque
part, un être qui avait partagé ses joies et ses peines, du moins qui avait vécu
les mêmes expériences. Il devait bien y avoir une femme, des souvenirs partagés
de tendresse, de rires et de larmes…
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Anne
PERRY
Anne Perry, de son vrai nom Juliet
Hulme, née à Blackheath près de Londres, le 28 octobre 1938, est un auteur
britannique de romans policiers victoriens. Elle est la fille d'Henry Hulme,
astronome, physicien nucléaire et mathématicien et d'une mère de confession
presbytérienne. En vue de soigner la tuberculose dont l'enfant était
atteinte, sa famille l'envoya d'abord dans des sanatoriums situés aux Antilles
puis en Afrique du Sud. Le choix de son père d'accepter en 1948 sa nomination
comme recteur de l'Université de Canterbury, proche de Christchurch
(Nouvelle-Zélande), a certainement été influencé par la possibilité de faire
soigner l'enfant dans un des nombreux sanatoriums réputés du pays (on trouve la
trace de cette spécialisation dans l'œuvre de Ngaio Marsh, autre reine du crime
et néo-zélandaise). La jeunesse d'Anne Perry fut mouvementée, puisqu'elle fut
poursuivie et condamnée, en 1954, pour le meurtre de la mère d'une " amie très
proche ", accompli avec celle-ci. Cet épisode tourmenté de sa vie, ayant eu
comme théâtre la Nouvelle-Zélande où elle vivait alors, est directement à
l'origine du film Créatures célestes (1994), co-écrit et co-produit par Frances
Walsh et son mari Peter Jackson, qui en assurera la réalisation. Elle semble
avoir bénéficié d'une mesure de clémence, puisque la famille regagnera le
Royaume-Uni en 1959, cinq ans après le drame. Son besoin d'écriture semble
avoir toujours existé, en tout cas dès ses premières hospitalisations dans son
enfance, marquées par des échappées dans l'imaginaire (elle cite fréquemment
Alice de Lewis Carroll), mais il lui faudra attendre une vingtaine d'années
avant de voir ses efforts couronnés de succès par la publication en 1979 de
L'Étrangleur de Cater Street, premier d'une longue série de succès
mérités. Le temps ne semble pas avoir toutefois effacé toutes les blessures
éprouvées dans sa jeunesse par Anne Perry, puisque tous ses romans policiers
victoriens témoignent d'une révolte contre la " bienséance pudibonde dont
s'affuble la bonne société victorienne " (selon les termes du Bulletin critique
du livre français). Elle vit désormais en Écosse. Sans délaisser sa "
spécialisation victorienne ", elle a toutefois mené quelques incursions dans le
domaine de la littérature fantastique et a entrepris une nouvelle série
policière ayant pour cadre le Paris de la Révolution française, puis une autre
ayant pour cadre la Première Guerre mondiale.
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