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L'étranger
d'Albert CAMUS
"Aujourd'hui, maman est morte", Le roman commence par ce banal constat énoncé
froidement par le narrateur. Celui-ci, un jeune homme
nonchalant vivant à Alger, a la malchance quelque temps plus tard de se trouver
au mauvais endroit au mauvais moment. Un soir d'échauffourées, pour sauver sa
propre vie, il tue accidentellement un arabe sur la plage. Arrêté et emprisonné
il attend son procès avec confiance. C'est alors que la phrase initiale prend
tout son sens et son importance. Car ce procès qui devait être une formalité vire au
cauchemar. Qu'il ait tué un homme passe encore, mais qu'il n'ait pas montré de
chagrin à l'enterrement de sa mère et c'est toute sa vie qui bascule avec au
bout l'impensable sentence.
En quelques pages Camus démontre l'absurdité d'un système basé sur
l'importance des apparences.
Un roman original, simple, concis, efficace dans sa démonstration
de l'absurdité. Du grand art.
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Albert CAMUS
Albert Camus est né en Algérie
le 7 novembre 1913. Son enfance est marquée par l'Algérie et la
pauvreté. Boursier, il entreprend des études de philosophie, avant de
se lancer dans le théâtre et le journalisme militant. Ses prises de position
contre l'oppression coloniale font scandale, et La Révolte des
Asturies, est interdite à Alger en 1936. En 1942 est publié le
premier succès de Camus, L'Etranger, histoire d'un homme qui " refuse
de mentir, homme pauvre et nu, amoureux de soleil qui ne laisse pas d'ombre
". Le Mythe de Sisyphe (1942), et Caligula (1944)
traitent de l'homme confronté à l'absurdité de la condition humaine. La
Peste (1947), premier volet d'une trilogie sur la révolte, évoque le
nazisme, la résistance. En 1957, dans La Chute, un homme est témoin
d'un drame, mais refuse d'intervenir : entre confession et accusation,
l'écrivain " fait le procès de notre temps ". Il reçoit le Prix Nobel
de littérature la même année, avant de trouver la mort dans un accident de
voiture en 1960
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