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Le cri du
peuple
de Jean VAUTRIN
Le soir du
17 mars 1871, le cadavre d'une femme nu, le sein mutilé, est retiré de la Seine
à hauteur de la troisième pile du pont de l'Alma. Dans sa main un œil de verre
portant le numéro 13. Cette découverte macabre attire l'attention du commissaire
Mespluchet. Hélas pour le zélé policier l'histoire bascule dès le lendemain avec
la révolte populaire des parisiens contre le gouvernement de Thiers, la commune.
Une mission urgente de la plus haute importance lui sera confiée.
C'est parti pour
un truculent roman épique avec de la grandeur, de la bassesse, du burlesque, du
dramatique, de l'héroïsme, de la traîtrise, de l'amour, de la haine.
Dans une
atmosphère survoltée et confuse des personnages plus vrais que nature vont au
devant de leurs destins respectifs. On croise Grondin, qui reconnaît
derrière le capitaine Tarpagnan celui qui lui a fait endossé 20 ans de
bagne. Le capitaine en question, devenu héros du peuple pour avoir refusé
l'ordre de tirer sur les insurgés, risque sa vie en cherchant à revoir la belle
CafConc, rencontrée sur les barricades, dont il est tombé amoureux. Il y a aussi
Théophile Mirecourt photographe pour le journal le cri du peuple, qui
introduit le général parmi ses amis révolutionnaires dont Courbet et Vallès. Il
y a aussi des petits truands, des maquereaux, des bons vivants et des
survivants, des gavroches...
La
petite histoire dans la grande histoire racontée par la verve et la gouaille de
Jean Vautrin. Un savoureux roman, un régal de lecture.
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Jean VAUTRIN
Jean Vautrin,
alias Jean Herman, est né en 1933 en Lorraine. Etudes à Paris à L'IDHEC
(Institut des Hautes Études Cinématographiques). Lecteur de littérature
française à l'université de Bombay, puis reporter et dessinateur humoristique
pour l'Illustrated Weekly, il devient assistant du cinéaste Rossellini en Inde
avant de faire son service militaire au service Cinéma des armées. Démobilisé,
il devient l'assistant de Minelli et de Rivette. Après avoir réalisé
une trentaine de courts métrages et de films pour la télé, il met en scène son
premier long métrage, d'après Raimond Queneau, avec Danielle Darieux : Le
dimanche de la vie (Prix Marilyn Monroe). Suivent cinq longs métrages dont
Adieu l'ami, avec Alain Delon et Charles Bronson. A partir de 1971
Herman et Vautrin coexistent. Le premier, comme scénariste dialoguiste (plus de
neuf scénarios dont Garde à vue, César du meilleur scénario 1981), le
second, comme romancier et nouvelliste renommé dont les oeuvres ont été maintes
fois portées à l'écran et récompensées de nombreux prix.
C'est en 1999 qu'il écrit Le cri
du peuple adapté aujourd'hui en Bandes Dessinées par Jacques Tardi.
Jean Vautrin est Chevalier de la Légion d'Honneur,
Officier des Arts et des Lettres et Officier dans l'Ordre National du Mérite.
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