Le hussard sur le toit
de Jean GIONO

 
  Nous sommes en 1832, toute la Provence est victime d'une épidémie de Choléra.

  Angelo Pardi, jeune officier italien poursuivi par des malfaiteurs à la solde de l'Autriche, traverse des villages dévastés par la maladie et la mort. Il se dirige vers la vallée de la Durance.
  Arrivé à Manosque, accusé d'avoir empoisonné l'eau de la fontaine, Angélo échappe de justesse à la folie des hommes en colère qui souhaite se venger des 'empoisonneurs de fontaines' en se réfugiant sur les toits de la ville. Dans l'une de ces maisons, il rencontre une jeune femme, Pauline de Théus.  Malgré son état inquiétant la  jeune femme l'accueille sans crainte.
 Angelo va aider pendant plusieurs jours une vieille nonne dans un couvent à soigner les victimes du choléra.  Les corps sont brûlés pour éviter la contagion puis la ville est évacuée. Dans les collines où se sont réfugiés les habitants de Manosque, Angelo retrouve Giuseppe, son frère de lait. Ancien hussard, il est devenu cordonnier et est à la tête d'une milice d'ouvriers. Angelo souhaite retourner en Italie afin de se battre pour l'indépendance de son pays, il reprend donc la route et retrouve Pauline arrêtée comme lui par des soldats dans un camp retranché. Ils parviennent cependant à franchir les barrages de l'armée. Angelo promet à Pauline de la raccompagner chez elle, à Théus, avant de rejoindre l'Italie.
 Enfermés dans une forteresse, attaqués par des villageois, Pauline et Angélo affrontent ensemble les pires difficultés. La promiscuité les rapproche, ils se laissent aller à quelques confidences. C'est ainsi qu'Angelo apprend que Pauline est l'épouse du Marquis de Théus un vieil aristocrate. Un déchirement pour le jeune homme devenu secrètement épris de sa compagne d'infortune. Leur périple continue, les deux jeunes gens rencontrent un vieux médecin qui partage avec eux ses méditations sur le choléra avant d'en mourir. Un soir Pauline est atteinte de la maladie à son tour. Angelo la soigne toute la nuit et parvient par miracle à la sauver. Ils parviennent enfin tous  deux au château de Théus où Angelo reste quelques jours avant de reprendre sa route pour l'Italie.
 
  Un magnifique roman d'aventure de Giono, romanesque et subtile à souhait. La maladie, La mort, l'horreur, la lâcheté, la bravoure,  la folie des hommes, leur duplicité, Giono nous fait passer par tous les états.      Victime d'injustices de part et d'autre, avant, pendant et après la guerre, il est bien placé pour nous mettre en face de nos travers.
 
 
 
 
 
 
 
Jean GIONO
 
 Jean Giono naît à Manosque, le 30 mars 1895 dans une famille modeste.
 Son père, Jean-Antoine Giono, est un cordonnier, libertaire, autodidacte, généreux, que son fils évoquera dans Jean le Bleu. Sa mère, Pauline Pourcin, dirige un atelier de repassage.
 En 1911 il devient employé de banque à Manosque. La banque sera son cadre de travail jusqu'à la fin de 1929, année de la publication de Colline et de Un de Baumugnes.
Fin 1914, Giono est mobilisé. En 1916, il participe aux combats : batailles de Verdun, du Chemin des Dames, du Mont Kemmel où il est légèrement gazé aux yeux. Il découvre l'horreur de la guerre, les massacres, un choc qui le marque pour le reste de sa vie. Il évoquera cette douloureuse expérience dans Le Grand troupeau, ainsi que dans ses écrits pacifistes des années 30.
 
De retour de la guerre, en 1919, Giono retrouve Manosque et son emploi à la banque.
Il perd son père en avril 1920, il épouse Elise Maurin en juin de la même année.
Durant les années qui suivent, Giono n'arrête pas d'écrire :
- Colline, en 1929. Le succès est immédiat tant chez le public que chez la critique. Gide salue ce livre avec enthousiasme et va rendre visite à Giono à Manosque.
- Un de Baumugnes 1929, connaît également le succès. Giono se décide à vivre de sa plume et abandonne son emploi à la banque. Il fait l'acquisition du Paraïs, une petite maison qu'il agrandira au cours des années et qu'il habitera jusqu'à sa mort.
- Regain  1930, sera porté à l'écran par Marcel Pagnol.
- Colline, Un de baumugnes et Regain seront réunis par Giono sous le titre de Pan. Ces trois romans commencent à dessiner une image de Giono poète, conteur, chantre d'une vie en accord avec la nature, image qui se confirmera avec les écrits des années suivantes.
- Le serpent d'étoile
- Solitude de la pitié 1930
- Le grand troupeau  1931, aborde l'expérience de la guerre vécue par Giono.
- Jean le bleu 1932, est un récit largement autobiographique, qui fait une grande place à la figure paternelle et témoigne de l'admiration de Giono pour son père, sa sérénité, sa générosité.
- Le chant du monde, Giono revient au roman pur, roman d'aventure, roman épique.
- Que ma joie demeure 1935
 - Les vraies richesses 1936, essai
- Le poids du ciel 1938, est un plaidoyer pour la nature et contre la guerre et les dictatures.
- Refus d'obéissance, Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix, Précisions, Recherche de la pureté sont des écrits pacifistes qui paraissent avant la seconde guerre mondiale. Dans ces années d'avant-guerre, Giono milite activement pour la paix. Sa position est intransigeante: ni guerre, ni fascisme, ni communisme. Il s'engage à refuser d'obéir en cas de conflit.
Giono est arrêté pour cause de pacifisme, et détenu pendant deux mois avant de bénéficier d'un non-lieu.
A sa sortie de prison, il finit la traduction de Moby Dick, d'Herman Melville, .
- Triomphe de la vie 1941
- L'eau vive 1943
A la libération, Giono est arrêté, le 8 septembre 44, et incarcéré. Le Comité national des écrivains l'inscrit sur sa liste noire. Il est libéré cinq mois plus tard sans avoir été inculpé.
 Au sortir de la guerre, Giono est un homme désabusé. Retranché dans le silence et le travail, il se consacre entièrement à ses livres. De 1945 à 1951, il écrit huit romans et des récits.
- Angélo 1945, inaugure le cycle du hussard. Mort d'un personnage lui fait suite et précède Le hussard sur le toit commencé en 1946 et achevé en 1951.
- Un roi sans divertissement 1946, puis Noé, un roman sur l'écrivain où Giono s'exprime à la première personne, Les âmes fortes, Le moulin de Pologne, Les grands chemins.
 Entre 1953 et 1957, il écrit le dernier volume du cycle du hussard, Le bonheur fou.
Il retrouve la fiction pure pour L'homme qui plantait des arbres, Les récits de la demi-brigade , Ennemonde et autres caractères, Le déserteur.
En 1965, il met en oeuvre Dragoon, puis, en 1967, Olympe mais n'achèvera aucun de ces deux textes.
 
Dans la nuit du 8 au 9 0ctobre 1970, Giono meurt d'une crise cardiaque.
 
 
 
 
 
 
 
 
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