'L'enfant partit avec
l'ange et le chien suivit derrière.'
Le livre commence par cette phrase. On apprend qu'il
s'agit d'un livre sur Saint-François-d'Assise. Que cela ne rebute pas les non
croyant, ils découvriront des pépites de mots assemblés en phrases qui touchent
par leurs vérités et leur poésie.
Un conseil : ne soyez pas trop gourmand. Ce
livre se déguste. Laissez les mots
venir, mordez dans une phrase, une page, un chapitre, puis, laissez reposer et la
grâce agir avant de repartir pour un autre voyage, un autre
chapitre.
Quelques
extraits :
Ce qu'on sait de quelqu'un empêche de le connaître.
L'évènement est
la vie qui survient dans une vie. Elle survient sans prévenir,
sans éclat. On assiste jamais à sa venue. Ce n'est qu'après coup, ce n'est que
longtemps après qu'on devine qu'il a dû se passer quelque chose.
Toutes les mères ont
cette beauté. Toutes ont cette justesse, cette vérité, cette
sainteté.
Les mères nourrissent
leur petit avec du lait et du songe. Leur lait remonte des chairs profondes. Il
sort du sein comme une lecture heureuse.
On voit ce qu'on
espère. On voit à la mesure de son espérance.
Les amis vont et
viennent. Les filles vont et viennent. L'argent va et vient. La mère
soupire et puis sourit. Le père bougonne et puis se tait.
Le lieu où nous vivons
en vérité n'est pas un lieu. Le lieu où nous vivons vraiment n'est pas celui où
nous passons nos jours mais celui où nous espérons.
Quelques mots pleins d'ombre peuvent
changer une vie. Un rien peut vous donner à votre vie, un rien peut vous en
enlever. Un rien décide de tout.
La vérité n'est pas
dans la connaissance qu'on en prend mais dans la jouissance qu'elle nous donne.
La vérité est une jouissance telle que rien ne peut l'éteindre, un trésor que
même la mort -cette pie voleuse- ne saura prendre.
Le monde de l'esprit
n'est que le monde matériel enfin remis d'aplomb.
Ils croient mûrir parce
qu'ils ont des enfants. Ils croient aimer parce qu'ils n'osent plus tromper
leurs femmes. Ils n'auront jamais fait qu'être vieux.
Le vrai père c'est
celui qui bénit, pas celui qui maudit.
La différence entre les
hommes et les femmes n'est pas une différence des sexes mais des places. L'homme
c'est celui qui se tient à sa place d'homme, qui s'y tient avec lourdeur, avec
sérieux, bien au chaud dans sa peur. La femme c'est celle qui ne tient dans
aucune place, pas même la sienne, toujours disparue dans l'amour qu'elle
appelle.
Les mères aiment leurs enfants d'une manière
insensée. Elles tiennent leurs enfants au centre du monde et tiennent le monde
au centre de leur coeur.
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