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La fille de la pierre
Bernard SIMONAY (presses de la cité)
- Sur les rives du
Cher, le monde étonnant des carriers, les travailleurs de la pierre.
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Au XIXe siècle, la
Prusse envahit la France, semant le désarroi et le chaos. Pierre Ménétrier est
vigneron et l'un des nombreux exploitant de caves perrière de la vallée du Cher.
Sa réussite, sa culture, son esprit indépendant, son mariage heureux avec
Juliette, l'une des plus belles filles de la région, suscitent jalousie et
envie, y compris dans sa propre famille. C'est à travers les yeux de
Sylvine, la fille du couple, qui voue une admiration sans bornes à son père, que
l'on découvre l'univers étonnant et singulier de la pierre, niché dans des caves
ténébreuses, incrustées parfois d'étranges coquillages. Un monde minéral
fascinant avec un réseau impressionnant de carrières qui sied bien à la nature
solitaire et secrète de la petite fille. Un jour de 1875, Pierre est
retrouvé mort écrasé dans les caves perrières. Malgré l'enquête qui conclut à un
accident, Sylvine est convaincue qu'il s'agit d'un assassinant. Ruinée,
chassée avec sa famille elle revient dix ans plus tard sous nouvelle
identité et comprend que ses intuitions étaient fondées. Sa quête mène la jeune
femme bien plus loin qu'elle ne l'imaginait.
Un roman populaire
solide, sans surprises, bien ficelé que l'on a plaisir à parcourir.
Extraits :
...
En quittant la ferme ,
Pierre avait simplement dit avec bonne humeur : " Ta mère ne change pas !
Toujours aussi avare ! " Juliette avait
souri, et Pierre avait invité sa famille dans une auberge située sur les bords
du Cher, où l'on avait rattrapé le repas perdu du midi par une débauche de
gourmandises et de plats appétissants. Finalement, Sylvine n'avait pas regretté
d'être venue chez les grands-parents Descombes.
Enthousiasmé par les capacités étonnantes de la petite,
Pierre avait voulu l'inscrire à l'école de Montrichard, mais il avait dû
renoncer : on n'y accueillait pas les filles, et il était hors de question
d'accorder une dérogation. Furieux, Pierre avait décidé de poursuivre seul
l'éducation de Sylvine…
...Avec le mois de décembre
, Pierre avait repris l'exploitation du tuffeau. En raison du temps
maussade, il évitait d'emmener Sylvine qui aidait sa mère a tenir la maison. A
neuf ans, elle prenait son rôle d'ainée très au sérieux et s'occupait
particulièrement d'Honorine, qui atteignait les quinze mois.
Dans le secret des
nuits qu'elle passait à écrire ainsi, de sa petite écriture vive et alerte, elle
se jura que, quel que soit l'avenir qui lui était réservé, elle reviendrait un
jour à Sauvagine. Elle y était née, sa famille y avait vécu des grands moments
de bonheur. Sa maison était là et nulle part ailleurs, et si le destin l'en
chassait, elle saurait trouver un moyen de la reprendre....
...Les recherches se poursuivirent
au alentour du pensionnat. Clara, comme les autre y participa.
Mais, à l'extérieur, l'inondation avait presque atteint les murs. Devant les
religieuses et les pensionnaires s'étendait une sorte de lac qui allait d'un
bord à l'autre de l'horizon en longeant la vallée. Vers l sud, la pluie battante
noyait les collines de l'autre rive. Des bourrasques glacées bousculaient les
filles, giflaient les religieuses sous leurs capuches imprégnées
d'eau....
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